Le dernier baromètre semestriel du crowdfunding immobilier en France, établi par Anaxago à partir des données hellocrowdfunding.com, recense l’activité des 20 plateformes françaises actives sur ce marché. Depuis début 2014, le crowdfunding a financé plus de 180 projets immobiliers. Le « TRI » moyen annuel par projet serait de 9,8%.
Le crowdfunding dans son ensemble, et plus particulièrement celui affecté au financement du secteur immobilier, poursuit sa croissance à marche forcée. Selon le dernier baromètre semestriel établi par Anaxago, à partir des données hellocrowdfunding.com, ce sont plus de 75 M€ qui ont été collectés par les 20 plateformes les plus actives en France dans ce secteur depuis début 2014.
27 M€ supplémentaires en 6 mois – Un montant qui a progressé de 27 M€ en l’espace de six mois. En mars 2016, l’édition précédente du baromètre pointait 48 M€ de capitaux collectés, pour un montant moyen par projet de 320 K€, et un taux de rendement moyen de 8,4%. Des chiffres qui eux aussi sont en forte progression : le ticket moyen, fin septembre, est en effet passé à 415 K€, et la rentabilité moyenne à 9,8%. Cette manne financière a permis de financer 188 projets – et la construction de 6 152 logements -, conduits par 107 promoteurs immobiliers (dont 14 opérations et 7,8 M€ pour Uniti Habitat, une société spécialisée dans la construction et la promotion immobilière de logements sociaux). C’est la région parisienne et plus particulièrement Paris qui s’avèrent les plus actifs, avec 45 projets financés et un total de capitaux collectés de plus de 21 M€ depuis début 2014.
Un secteur qui commence à faire ses preuves – Les chiffres du mois de septembre sont d’autant plus intéressants qu’ils constatent une accélération des remboursements. Depuis 2012, 28 projets au total ont été remboursés, dont l’écrasante majorité (22) en 2016, et notamment en septembre (7). Une base statistique qui crédibilise davantage la rentabilité faciale affichée par les opérations en cours. Sur les 28 projets finalisés, qui promettaient à l’origine des rendements compris entre 7% et 20% (sur des durées variables), un seul n’a pas tenu ses engagements (6,1% au lieu de 10%), un autre a fait mieux que prévu (19% au lieu de 17%). Si le crowdfunding immobilier semble donc, pour l’instant, tenir ses promesses envers les épargnants qui y ont recours, il est aussi visiblement de plus en plus prisé des promoteurs.
De plus en plus incontournable pour les opérateurs immobiliers – Comme l’explique Anaxago dans un communiqué, « quel que soit le type de projet envisagé, les promoteurs revoient aujourd’hui la façon dont ils financent leurs opérations. Contraint de se plier aux exigences plus fortes de partenaires bancaires de plus en plus prudents, l’opérateur est désormais dans l’obligation de présenter de lourdes garanties pour obtenir un crédit ». « Aujourd’hui le minimum est 10% de fonds propres », renchérit Jean-Philippe Suc, Directeur financier du Groupe Réside Etudes, spécialisé dans les résidences avec services. « Si ce ticket d’entrée varie selon la taille et les antécédents des promoteurs, il est bien parti pour rester à des niveaux devenus prohibitifs pour certains », ajoute-t-il. Le crowdfunding immobilier représenterait donc aujourd’hui une source de financement incontournable pour les opérateurs à la recherche de fonds propres. Pour mémoire, ce marché pèserait déjà près de 4 Md$ au niveau mondial…
Frédéric TIXIER