Les taux des crédits immobiliers restent proches de leurs plus bas historiques. Une tendance qui devrait perdurer cet été. Mais le marché reste tendu : durée moyenne et montant moyen des emprunts sont en hausse. Le risque d’exclusion de certains profils pourrait donc augmenter au cours des prochains mois.
Le taux moyen des crédits immobiliers, comme prévu, reste stable. Et proche de son plus bas historique. Selon l’Observatoire Crédit Logement CSA, il s’établissait à 1,06% sur l’ensemble du second trimestre 2021. Soit 7 points de moins qu’en début d’année 2021 (1,15%).
Stabilité des taux confirmée
Les chiffres du courtier en crédit Cafpi confirment la tendance. En juin, les crédits à 10 ans ne remontaient, selon lui, que de 0,2 point (0,50% vs 0,48% en mai). Ceux à 25 ans, de 0,3 point (1,09% vs 1,06%). Sur juillet, les barèmes proposés par les banques demeurent identiques à ceux proposés en mai et juin. De 0,33% sur 10 ans à 0,88% sur 25 ans pour les meilleurs profils, toujours selon Cafpi. Le marché du crédit est en outre de plus en plus dynamique. La demande des emprunteurs est en hausse sur le 1er semestre. Même si, comme le précise Philippe Taboret, le directeur général adjoint de Cafpi, « elle reste tout de même en retrait de 12% par rapport au 1er semestre 2019 ». Mais nul doute, selon lui, que « banquiers et courtiers ne manqueront pas de rattraper ce retard sur le second semestre ».
Augmentation sensible de la durée moyenne et du montant moyen des emprunts
Plusieurs ombres pèsent néanmoins sur le marché du crédit immobilier. Telles que l’absence d’une reprise de l’offre en immobilier neuf. « Elle entraîne, par ricochet, une hausse des prix de l’ancien », estime Philippe Taboret. La hausse des prix a aussi pour conséquence une augmentation sensible du montant moyen emprunté. Et de la durée des crédits consentis. Selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA, cette dernière était de 237 mois fin juin 2021. Soit 8 mois de plus qu’en décembre dernier. Côté montant moyen emprunté, la hausse concerne aussi tous les profils d’emprunteurs. Selon Cafpi, entre le 1er et le 2e trimestre 2021, ce montant moyen a augmenté de +2,3% pour les primo-accédants[1]; de +4,8% pour les secundo-accédants[2] ; et de +3,8% pour les investisseurs locatifs[3].
Eviction des emprunteurs les plus fragiles ?
S’ajoute à cette progression celle du taux d’apport. Le signe, selon Philippe Taboret, « de la sélection des meilleurs dossiers par les banques ». Il faut donc s’attendre, surtout si les banques se montrent de plus en plus respectueuses des règles édictées par les autorités monétaires, à l’éviction du marché du crédit des emprunteurs les plus fragiles. Un mouvement qui pourrait s’accentuer si, dans le sillage d’une reprise inflationniste, les taux d’intérêt devaient repartir à la hausse. Plus que jamais, il est donc urgent de ne pas attendre pour contracter un prêt immobilier…
Frédéric Tixier
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A propos de Cafpi(i)
Cafpi est le leader du marché des courtiers en crédits. Il est totalement indépendant, aucun groupe bancaire ne figurant dans son capital. Avec un effectif de 1 500 personnes, Cafpi est présent, via ses 230 agences en propre, dans toute la France, au Portugal et au Maroc, pour accompagner ses clients dans toutes les étapes de leur projet immobilier. En 2019, Cafpi a finalisé 40 000 dossiers, pour près de 9 milliards d’euros de crédits signés.
(i) Information extraite d’un document officiel de la société
[1] Pour atteindre 235 530 €.[2] 392 199 €.
[3] 203 803 €.