Fréquentation globale en baisse, recul significatif du commerce spécialisé, stagnation des investissements : le secteur des commerces est à la peine. Selon la dernière étude de Cushman & Wakefield consacrée à ce marché, seuls « les actifs prime et dominants sur leur secteur font preuve d’une forte résilience ».
Comme l’écrivent les spécialistes de Cushman & Wakefield dans leur dernière étude consacrée au secteur des commerces, l’horizon de ce marché et de ses acteurs apparaît aujourd’hui « légèrement brumeux ». Même si la consommation des ménages reste globalement orientée à la hausse, certaines branches du commerce de détail accusent en effet des ralentissements très significatifs de leurs chiffres d’affaires. C’est le cas notamment du commerce spécialisé, en recul de 3,4% depuis le début de l’année (et de -11% sur le seul mois de septembre).
Les centres commerciaux prime résistent
Cette baisse de l’activité et de la fréquentation impacte de manière plus ou moins marquée les différents segments du marché. Elle affecte plus particulièrement les centres commerciaux de centre-ville. Si, à Paris, petites et grandes surfaces arrivent à maintenir leur niveau de valeur locative, ce n’est plus le cas pour les surfaces moyennes, pour lesquelles une « correction à la baisse est actuellement en cours », détaille Cushman & Wakefield. Ce décrochage des valeurs locatives touche également les villes de province de taille moyenne, tout type de surfaces confondu. Les centres commerciaux « prime », en périphérie, font en revanche de la résistance, car ils sont « toujours très recherchés par les enseignes internationales qui se développent en France », explique Christian Dubois, Head of Retail Services France chez Cushman & Wakefield. « Les valeurs locatives sur ce type d’actif sont néanmoins de plus en plus challengées par les enseignes, pour lesquelles les critères de négociation s’étendent au-delà des considérations locatives pures» ajoute-t-il.
Faible volume d’investissements
Cette pression sur les loyers accentue visiblement encore la défiance des investisseurs vis-à-vis de ce segment de marché. Déjà échaudés depuis plusieurs mois par l’impact inéluctable du e-commerce sur le commerce physique, ces derniers n’ont consacré en 2018 que 13% de leurs nouveaux investissements à l’acquisition d’actifs de commerces (contre 15% en 2017). Depuis le début de l’année, le total des opérations dédiées à ce secteur atteint toutefois près de 2,2 Md€ (à fin septembre), laissant apparaître une légère progression par rapport à l’an dernier sur la même période (2,1 Md€). Sur le 3e trimestre, signale Cushman & Wakefield, aucune transaction n’a dépassé la barre des 50 M€, confirmant le recul des opérations portant sur le segment des retail parks (11% des transactions en 2018 vs 27% en 2017). Ce sont, a contrario, les commerces de centre-ville qui boostent l’activité, avec la moitié des montants investis. Autre constat, préoccupant pour le secteur, la valeur vénale des typologies d’actifs les plus exposésà l’érosion de leur fréquentation – comme les galeries d’hypermarchés – commenceà baisser. « Si cette tendance se confirme, les ajustements pourraient devenir significatifs dans les mois à venir », prévient le courtier. Heureusement, précise-t-il, les actifs « prime et dominants sur leur secteur » font quant à eux « preuve d’une forte résilience ».
Frédéric Tixier
A propos de Cushman & Wakefield(i)
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(i) Cette information est extraite d’un document officiel de la société