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Depuis quelque temps déjà, les discussions avec les dirigeants des sociétés de gestion le laissaient entendre : l’année 2010 allait être une année tout à fait exceptionnelle en matière de collecte par les SCPI. Toutes les données ne sont pas encore réunies et analysées, il faudra attendre encore un peu pour que des chiffres officiels puissent être publiés, mais il est désormais certain que le chiffre 2009 (868,9 millions d’euros de collecte nette) va être multiplié par plus de deux : c’est en fait un chiffre voisin de deux milliards qui sera annoncé le mois prochain. Le vieux record de 1990, 1,7 milliard, sera largement battu.
Les SCPI Scellier ont joué un rôle important dans cette montée en puissance : on peut estimer qu’environ un tiers du total a été collecté à ce titre. Avec les 463 millions collectés en 2009, on arrive à un total de l’ordre de 1 milliard pour ces SCPI depuis leur lancement. Mais ce succès ne doit pas faire oublier celui des classiques diversifiées ou des SCPI investies en murs de magasins.
Une autre information enfin : compte tenu de la collecte réalisée en 2010 et de la hausse du prix des parts, les SCPI ont vu leur capitalisation franchir le cap des 20 milliards. Il est clair qu’elles jouent aujourd’hui un rôle majeur dans le financement de l’immobilier d’entreprise.
A partir de là, des questions peuvent se poser. La référence au précédent record de 1990 peut susciter des réactions mitigées : tout le monde a en mémoire la situation de l’immobilier dans les années 90… Mais il faut souligner que les deux années 1990 et 2010 ne sont en rien comparables. Ce qui est remarquable dans le chiffre de 2010, c’est que l’immobilier a su attirer des capitaux alors que la conjoncture du secteur était encore incertaine. Au total, l’investissement en immobilier d’entreprise avait dépassé 30 milliards en 2007, puis était tombé à 8,5 milliards en 2009 avant de repartir vers 12 milliards l’an dernier. Les SCPI ont bien accompagné la reprise.
Les raisons de cette bonne collecte, vous les connaissez car, vous, épargnants, vous l’avez bien compris : la pierre-papier a offert un couple rendement-risque particulièrement intéressant dans cette période agitée. La question est de savoir ce qui va se passer maintenant. On peut penser que les SCPI ont bénéficié d’un manque d’attrait des autres placements : taux d’intérêt très bas sur le court terme comme sur le long terme, volatilité toujours forte sur les actions, il n’était pas facile de trouver une rémunération attrayante sans prendre de risques excessifs. Si la situation économique se normalise et si la concurrence des autres placements se fait plus forte, les choix à faire en 2011 se présenteront dans un tout autre contexte. Mais l’investissement dans la pierre gardera une spécificité : on ne le choisit pas pour passer une ou deux années de turbulences sur les marchés, on le choisit dans une optique de long terme.
Gérard Horny