Les dernières statistiques semestrielles de l’ASPIM et de l’IEIF sur l’évolution de la collecte des SCPI et des OPCI confirment les données du 1er trimestre : l’attrait pour les véhicules non cotés de la pierre-papier reste soutenu, mais leur rythme de croissance n’est plus aussi exponentiel qu’en 2017.
Fin de l’emballement ? Les chiffres de la collecte en SCPI et OPCI du 1ersemestre 2018 confirment la tendance observée depuis le second semestre 2017 : les véhicules non cotés de la pierre-papier continuent de séduire les investisseurs particuliers, mais à un rythme plus « assagi ».
Un niveau toujours au-dessus de la moyenne historique pour les SCPI
Les SCPI enregistrent ainsi sur les six premiers mois de l’année une collecte nette proche de 2,4 Md€. C’est beaucoup moins qu’au 1er semestre 2017 (3,8 Md€, soit un repli de 37%), mais toujours beaucoup plus que la collecte semestrielle moyenne des dix dernières années (1,6 Md€, selon l’ASPIM). De fait, la collecte semestrielle des SCPI revient à son niveau du 1er semestre 2016, un résultat qui reste « néanmoins élevé à plus d’un titre », comme le précise l’IEIF dans un commentaire publié le 30 août dernier. L’institut rappelle en effet, notamment, que le millésime « 1S 2018 » est le troisième meilleur semestre de toute l’histoire des SCPI, tout en constatant une légère amélioration de la collecte nette au cours du deuxième trimestre 2018, en progression de 6,4% par rapport au 1er trimestre. L’IEIF s’attend d’ailleurs, en extrapolant les résultats des dernières années, à une collecte toujours très soutenue au second semestre, portant la collecte annuelle des SCPI dans une fourchette comprise de « 4,5 à 5,5 milliards d’euros ». Ce qui situerait la collecte nette du second semestre dans une fourchette comprise entre le niveau constaté en 2015 (moins de 2,5 Md€) et celui constaté en 2016 (3,1 Md€).
Souscriptions nettes en fort ralentissement pour les OPCI
Coté OPCI, le ralentissement est toutefois plus sensible. Selon les données ASPIM-IEIF, les souscriptions nettes enregistrées au 1er semestre sur ces véhicules majoritairement souscrits via des contrats d’assurance vie s’établissent à 1,125 Md€, un niveau près de 70% inférieur à celui constaté au 1er semestre 2017. Le résultat 1S 2018 rappelle celui constaté au 1S 2015, première année d’envolée pour les OPCI. L’IEIF note toutefois que la baisse est surtout sensible sur le 1er trimestre de l’année (450 M€ de collecte nette), le second trimestre affichant une très nette reprise (676 M€, soit 50% de mieux qu’au 1er trimestre).
Près de 70 Md€ de capitalisation
Ce ralentissement du rythme des souscriptions n’empêche pas la capitalisation des SCPI et des OPCI de franchir de nouveaux records, à respectivement 52,86 Md€ (+76% en cinq ans) et 14,1 Md€ à fin juin 2018 (+8,6% par rapport à fin 2017). Les deux véhicules capitalisent désormais près de 70 Md€ d’encours, après avoir récemment franchi le seuil des 60 Md€ d’encours. La part des OPCI dans la capitalisation globale, en forte progression ces dernières années, est en revanche en stagnation, en léger retrait (21%) par rapport au niveau atteint fin 2017 (22%). Un recul qui s’explique par celui de la part des OPCI dans les souscriptions, cette dernière s’établissant à un peu de 30% au 1er semestre 2018, contre plus de 40% sur les semestres des années précédentes.
Frédéric Tixier
A propos de l’ASPIM(i)
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(i) Cette information est extraite d’un document officiel de la société