CLAMEUR vient de publier ses dernières données trimestrielles. Après une année 2015 déjà marquée par un repli de 1,1% des loyers de marché, les premiers mois de 2016 sont eux aussi orientés à la baisse (-0,8% à fin février). La tendance sur Paris, où les loyers reculent de 3,3%, est encore plus accentuée. En revanche, sur la France entière, le taux de mobilité des locataires, à 26,8%, reste proche de sa moyenne historique (28,2%)
Si l’immobilier résidentiel va mieux, le rendement locatif ne semble pas s’améliorer. Les dernières données publiées par CLAMEUR[1] confirment un repli généralisé des loyers de marché. Après une année 2015 déjà marquée par une baisse de 1,1%, ces derniers poursuivent en effet leur recul sur les premiers mois de l’année 2016 (-0,8% à fin février).
Cycle baissier – Si cette nouvelle tendance demande à être confirmée, elle prolongerait l’effritement structurel des loyers auquel on assiste depuis plusieurs années. Alors que les loyers progressaient au rythme annuel moyen de 4% sur la période 1998/2006, ils n’augmentent en effet plus que de 0,3% par an en moyenne depuis 2011. Soit à un rythme inférieur à celui de l’inflation, estimée à 0,7% par an en moyenne… L’effet de ciseau sur la rentabilité locative est d’autant plus sensible que la baisse des loyers semble toucher davantage les villes où le prix de l’immobilier résidentiel a le moins chuté.
Grandes villes et grands logements – C’est le cas à Paris, où les loyers, après avoir reculé de 1,3% en 2015, accusent un nouveau repli de 3,3% sur les premiers mois de 2016. Plus globalement, les loyers baissent dans 70% des villes de plus de 148 000 habitants. Seules Strasbourg (+1,3%), Grenoble (+0,6%), Nîmes (+0,6%), Lyon (+0,5%), Lille (+0,2%) et Angers (+0,1%) évitent les baisses. CLAMEUR constate par ailleurs une autre nouvelle tendance en ce début d’année : une baisse plus rapide des loyers des grands logements. Si les indicateurs « prix » ne sont guère optimistes, CLAMEUR tente toutefois de relativiser la portée des replis constatés, rappelant que « la baisse durant les mois d’hiver est habituelle ». En outre, l’activité du marché locatif privé -mesuré par le taux de mobilité des locataires-, elle-aussi en recul, reste néanmoins à un « bon niveau ». Sauf à Paris, où cette mobilité est passée de 17,2% à 16,4%. « La situation de ce marché est particulièrement critique, compte tenu de la pression de la demande. La mise en œuvre de l’encadrement des loyers s’accompagne d’une nouvelle contraction de l’offre locative », constate CLAMEUR.
[1] Connaître les Loyers et Analyser les Marchés sur les Espaces Urbains et Ruraux