La crise ouverte en 2008 et la montée en puissance des questions environnementales ont changé la donne pour les propriétaires d’immobilier tertiaire. Moins financier, l’immobilier d’entreprise retrouve ses dimensions physique et technique.
Les propriétaires de bureaux tentent de répondre aux nouveaux enjeux avec deux stratégies opposées. Les uns tentent de reprendre le contrôle de leurs immeubles et soignent leur relation avec leurs locataires pour éviter qu’ils ne partent sans qu’ils l’aient suffisamment anticipé. C’est une attitude très soutenue au sein de grandes sociétés de gestion de SCPI comme La Française REM ou Périal, tandis que d’autres propriétaires voient dans la délégation à des facility managers (pilotage et gestion technique des biens immobiliers) et aux property managers (conseils et services d’administration et de valorisation de patrimoines immobiliers) le gage d’une professionnalisation et des économies d’échelle. Le risque de cette deuxième solution étant de perdre le contact avec son immeuble et les occupants de celui-ci.
Pour réconcilier ces deux stratégies, Adyal, opérateur indépendant repris en début d’année par Inovalis après avoir sérieusement élagué dans son périmètre ses métiers dans le sillage de la tempête essuyée par l’affaire Urbania, ambitionne d’offrir une solution globale permettant aux propriétaires une information en temps réel de leurs immeubles. Pour mettre en œuvre sa solution, Adyal a investi un million d’euros dans ses systèmes d’information. Parallèlement, l’opérateur garantit à ses clients la centralisation de sa relation au travers d’un responsable unique à même de lui adresser un reporting global. Comme l’explique Nicolas Jacquet, qui reste président exécutif d’Adyal aux côtés de Fadi Caledit Associé, fondateur d’Inovalis «les propriétaires veulent être proche des gestionnaires et les gestionnaires proches de leurs immeubles, ce qui permet aux propriétaires de s’impliquer dans la gestion de leurs immeubles ». Le référent peut se consacrer à la gestion stratégique de l’immeuble car l’opérateur a bâti un process en amont pour identifier les dysfonctionnements pouvant survenir et la meilleure façon d’y répondre en externalisation à un call center la gestion de la prise en charge et du règlement de ces procédures.
Fort de nouvelle organisation et de ses investissements, Adyal veut faire croître son chiffre d’affaires (20 millions d’euros) de 50 % d’ici 5 ans. Il a déjà franchi une étape en reprenant 1,1 milliard d’euros d’actifs gérés en Asset Management pour le compte d’Inovalis. Actuellement, le property management pèse pour 11 millions d’euros et le facility management pour 6,1 millions dans les comptes d’Adyal. Le solde provenant des deux autres métiers (asset management et conseil en transactions). La société a parallèlement obtenu le contrat de la gestion immobilière intercalaire des gares du Grand Paris alors que la société du Grand Paris poursuit ses achats d’emprises : en 2013, la SGP prévoit d’acquérir pour 40 millions d’euros de biens immobiliers. Les 60 nouvelles gares prévues dans le cadre du Grand Paris vont par ailleurs offrir à Adyal un poste d’observation avancé sur le développement du marché de l’immobilier tertiaire en Ile-de-France et positionne également cet opérateur dans le marché de l’externalisation des services immobiliers des acteurs publics qui s’ouvre lentement mais qui apparaît riche de promesses.
Adyal a réparti ses forces – 180 salariés – par une vingtaine d’implantations réparties dans six régions pour le compte de 400 clients français et internationaux (1 000 lots) à qui ils proposent une administration globale de leur patrimoine immobilier.
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