Désormais trimestrielles, les dernières statistiques ASPIM-IEIF sur l’évolution de la collecte des SCPI de rendement confirment la tendance observée depuis le début du second semestre 2017 : une progression de l’ordre d’un peu plus d’un milliard tous les trois mois. Leur capitalisation vient néanmoins de franchir le cap symbolique des 50 Md€…
Dynamique, mais serein… Depuis maintenant près de 12 mois, le rythme de progression des encours des SCPI de rendement reste soutenu mais, désormais, « assagi ». Au 3e trimestre 2018, leur collecte nette s’établissait à 1,11 Md€, un niveau, comme le souligne l’ASPIM dans son communiqué du 14 novembre, « conforme à la moyenne trimestrielle observée depuis le second semestre 2017 ».
Collecte nette de 3,74 Md€ depuis le début de l’année
Avec des montants de respectivement 1,14 Md€ et 1,21 Md€ aux 1er et 2e trimestres (soit 2,4 Md€ sur le 1er semestre), la collecte nette des SCPI sur les 9 premiers mois de l’année s’affiche donc à 3,47 Md€. En septembre dernier, commentant les résultats semestriels, l’IEIF estimait que la collecte annuelle 2018 (toutes catégories de SCPI confondues) pourrait s’établir dans une fourchette allant de « 4,5 à 5,5 milliards d’euros ». Les résultats du 3e trimestre valident pour l’instant cette prévision. Ils confirment surtout que « l’emballement » dont ces véhicules de la pierre-papier avaient été l’objet au cours du 1er semestre 2017 est bel et bien révolu.
Les sociétés de gestion ont calmé le jeu
On en connaît les raisons. Outre un climat réglementaire, notamment fiscal, moins favorable au placement immobilier depuis l’été 2017 (instauration de l’IFI, exclusion des revenus fonciers du mécanisme de la flat tax…), qui a pu refroidir l’enthousiasme des épargnants, ce sont surtout les sociétés de gestion d’actifs immobiliers elles-mêmes qui ont cherché à calmer le jeu, aux premiers rangs desquelles les leaders du marché en termes de collecte. Primonial REIM et Amundi Immobilier, pour ne citer que les deux premiers du palmarès 2017, affichent notamment un niveau de collecte trimestrielle, au 3e trimestre 2018, entre 2,5 et 1,7 fois inférieur à celui de leur moyenne trimestrielle de l’an dernier… L’attrait pour les SCPI, « qui doivent être considérées avant tout comme des outils de préparation à la retraite des particuliers », comme le souligne Frédéric Bôl, le président de l’ASPIM, reste néanmoins toujours aussi vif. Rappelons que le rythme de collecte actuel demeure supérieur à celui constaté en 2015, première année du « rebond » des SCPI.
Une performance annualisée supérieure à 5%
Car, côté performance, les SCPI sont toujours dans le haut du panier des placements. Bien qu’en baisse régulière depuis près de 10 ans, le taux de rendement de ces véhicules (4,44% en 2017) reste toujours aussi attractif. Sur les dix dernières années précisément, leur performance globale annualisée – qui tient compte de la variation du prix de la part -, mesurée par l’indice EDHEC IEIF Immobilier d’entreprise France¹ brut, ressort à plus de 6%. Et sur un an glissant, elle s’affiche encore à plus de 5% (5,2% au 30 septembre). De quoi expliquer pourquoi la capitalisation des SCPI de rendement, qui a plus que doublé au cours des 6 dernières années, vient de franchir le seuil symbolique des 50 Md€…
Frédéric Tixier
A propos de l’ASPIM
L’Association française des sociétés de placement immobilier (ASPIM) promeut, représente et défend les intérêts de ses adhérents, les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI et autres FIA « par objet »). Créée en 1975, l’ASPIM est une association à but non lucratif qui réunit tous les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non cotés. Au 30 septembre 2018, les fonds d’investissement alternatifs (FIA) en immobilier (SCPI, OPCI, OPPCI et autres FIA), ont un encours global de plus de 155 milliards d’euros.Les 85 adhérents de l’ASPIM sont des sociétés de gestion de portefeuille (SGP) de SCPI, OPPCI, OPCI et autres FIA en immobilier agréées par l’AMF, qu’elles soient filiales de groupes bancaires, d’assurance, de gestion immobilière étrangère ou entrepreneuriales, mais aussi d’autres professionnels de l’écosystème immobilier (avocats, consultants, auditeurs et experts). Dans ses relations avec les autorités françaises et internationales en charge des sujets intéressant ses adhérents, l’ASPIM défend et promeut les intérêts des investisseurs de ces fonds et s’attache à démontrer les apports de ce secteur professionnel à l’économie nationale. L’ASPIM est en particulier à l’origine de la création en 2006 de l’OPCI, nouvelle formule d’investissement destinée aux particuliers et aux investisseurs institutionnels, et de la récente réforme du cadre juridique des SCPI, à l’occasion de la transposition en droit français de la directive AIFM.
A propos de l’IEIF
Créé en 1986, l’Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière est un organisme d’étude et de recherche indépendant qui met à disposition des décideurs immobiliers des outils de veille, d’analyse et de prévision. Il a pour vocation d’être un incubateur d’idées pour la profession et un cercle de réflexion des professionnels de l’immobilier et de la finance. L’IEIF s’articule autour de quatre pôles d’activité : les marchés immobiliers (Tertiaire et Logement) ; les fonds immobiliers non cotés (SCPI-OPCI) ; les fonds immobiliers cotés (SIIC-REITs) ; le Club Analyse et Prévision.
[1]L’indice est composé des SCPI à capital fixe et variable ayant enregistré un volume de transactions sur le marché secondaire supérieur à 2 millions d’euros au cours de l’année précédente.