Sur les six premiers mois de l’année, le volume total des investissements en immobilier européens a atteint plus de 97 Md€, constate le conseil Savills. C’est 5% de moins qu’au 1er semestre 2017. Le marché français se distingue toutefois, avec une progression de 27% sur la période, mais se trouve davantage exposé aux arbitrages des investisseurs internationaux.
« Les fondamentaux se maintiennent » rassure d’entrée de jeu le conseil en immobilier d’entreprise Savills. Si les chiffres du 1er semestre 2018 de l’investissement en immobilier européen accusent un repli certain par rapport aux 6 premiers mois de 2017 (-5%, à 97 Md€), leur niveau reste « 42% au-dessus de la moyenne semestrielle des 10 dernières années » rappelle le Conseil immobilier international du courtier.
La part des principaux marchés reste inchangée
En dépit d’évolutions contrastées, la part allouée aux principaux marchés européens reste inchangée, ceux-ci représentant toujours 65% du volume total des investissements. Plusieurs pays se distinguent toutefois nettement, en affichant des progressions importantes des flux recueillis annuellement, comme les Pays-Bas (+176%), la Pologne (+100%), l’Irlande (+94%), ou, dans une moindre mesure, le Portugal (+35%) et la France (+27%). Cette dernière bénéficie, selon Savills, d’un effet de rattrapage, le marché français ayant pâti l’an dernier de l’attentisme lié à l’élection présidentielle. D’autres pays importants, à l’inverse, accusent de légères baisses, à l’instar du Royaume-Uni (-9%) ou de l’Allemagne (-7%), ou plus importantes, tels l’Italie (-29%) ou l’Espagne (-45%) .
Les bureaux toujours recherchés
En termes sectoriels, l’actif bureau reste le plus recherché, en raison de taux de vacance « extrêmement bas », et d’un développement de l’activité insuffisant pour satisfaire la demande. Faute d’une offre suffisante dans la catégorie « prime » bien placée, les investisseurs se tournent d’ailleurs de plus en plus vers le secteur des bureaux dits secondaires, ou le prime hors quartiers les plus recherchés. Conséquence : les taux de rendement des bureaux « prime QCA » se stabilisent, tandis qu’ils subissent de nouvelles compressions dans les deux autres catégories citées précédemment (à 5% dans le secondaire QCA, et à 4,9% dans le prime hors QCA). Savills considère d’ailleurs que les bureaux seront toujours aussi recherchés par les investisseurs au cours des 12 prochains mois, même si leur appétit pour des classes alternatives et la logistique est actuellement en forte progression.
France « éblouissante »
La situation française est qualifiée par Savills d’« éblouissante ». Avec plus de 12,5 Md€ investis en 6 mois, le marché retrouve les plus hauts atteints en 2016. « Les acteurs sont en quête de toutes les opportunités » écrit le conseil, tous secteurs et zones géographiques confondus. Si les actifs provinciaux ont attiré au 1er trimestre, ce sont finalement une nouvelle fois les immeubles franciliens qui se taillent la part du lion, en raison d’une concentration des grandes transactions (plus de 200 M€) en région parisienne sur le second trimestre (9,162 M€ au total, soit 73,2% du total des investissements). Le secteur bureaux demeure ici encore majoritaire (68% des montants investis en France sur le 1er semestre), mais progresse moins que celui des commerces (+74%, en raison d’un méga deal à 600 M€ sur les Champs-Elysées) ou que, surtout, celui des services (+138%). Côté typologie d’investisseurs, le 1er semestre est marqué par le retour en force des étrangers (42% vs 36%), notamment allemands, à l’origine de 4 des 11 transactions de plus de 200 M€ réalisées sur le marché national. Une situation rendue possible par le retrait relatif des SCPI et OPCI, affectés depuis plusieurs mois par le recul du niveau de leurs souscriptions nettes, et qui, selon Savills, « expose le marché français à une plus grande dépendance à des arbitrages internationaux ».
Frédéric Tixier
A propos de Savills(i)
Leader du conseil en immobilier d’entreprise, Savills emploie plus que 30.000 collaborateurs sur les 5 continents et dispose d’un réseau de plus de 700 bureaux et associés dans plus de 60 pays. Dans l’ensemble de notre réseau international , nous offrons un large éventail d’expertise, couvrant l’ensemble des segments clés de l’immobilier : bureaux, commerce, loisirs, santé, hôtels, résidentiel, et programmes d’aménagement à usage mixte.
(i) Cette information est extraite d’un document officiel de la société