A fin novembre, le taux moyen des prêts immobiliers du secteur concurrentiel à destination des particuliers a encore atteint un nouveau plancher : 1,31% en moyenne, selon le baromètre du Crédit Logement/CSA. La fin d’une tendance baissière, si l’on en croit les dernières tendances pointées notamment par le courtier Empruntis.
Après près de 18 mois de baisse ininterrompue, les taux des crédits immobiliers du secteur concurrentiel auraient-ils enfin touché leur point bas ? La remontée des taux d’intérêt sur les marchés financiers, notamment depuis les résultats de l’élection présidentielle américaine (le taux de l’OAT est passé de 0,45% à 0,83% entre le 8 et le 14 novembre 2016, pour s’établir actuellement autour de 0,72%), devrait en effet théoriquement impacter, à un moment ou à un autre, les crédits immobiliers.
Un nouveau plus bas en novembre – A fin novembre, cette hausse n’était pas encore d’actualité. Selon le dernier baromètre du Crédit Logement/CSA, le taux moyen des crédits immobiliers, toute production confondue, s’établissait à 1,31% à fin novembre. Soit 0,2% de moins qu’à fin octobre et plus de 3,5 fois moins qu’au début des années 2000. « La baisse des taux s’est poursuivie, en dépit des tensions qui affectent les marchés obligataires depuis la fin de l’été », constate l’Observatoire Crédit Logement/CSA, qui rappelle « que la baisse des taux, intervenue dès novembre 2015, a bénéficié à toutes les catégories de prêts, même aux durées les plus longues : par exemple, la baisse des taux sur les prêts à 25 ans a été de 108 points de base (contre 92 points de base pour l’ensemble du marché), contribuant largement au soutien de la demande des jeunes et des ménages modestes faiblement dotés en apport personnel ». L’Observatoire note par ailleurs une accélération dans le rythme de la production de crédit : en novembre, mesurée en trimestre glissant, cette dernière progresse de 17,1%, et le nombre de prêts de 9,7%.
Vers une remontée des taux ? – Si Crédit Logement/CSA ne constate donc pas de retournement du marché des crédits, d’autres observateurs pensent toutefois qu’une tendance à la remontée des taux se met progressivement en place. C’est le cas de plusieurs courtiers en crédit, comme MeilleursAgents ou Empruntis. Ce dernier estime que « décembre 2016 marque le début de la hausse des taux de crédit immobilier ». Il constate, pour la 1re fois depuis le début de l’année, une tension sur certaines durées d’emprunt, notamment les prêts à 7, 10, 15 et 20 ans. Pour le courtier, ces progressions ont beau être contenues (entre 2 et 10 centimes de variation), elles confirment l’existence d’un mouvement haussier. Ce qui ne constituerait pas nécessairement une mauvaise nouvelle, puisqu’elles pourraient « encourager les acheteurs à accélérer leur projet d’acquisition pour profiter de taux encore bas », voire « enrayer la hausse des prix observée sur certains marchés, comme Paris ou Lyon », estime en effet MeilleursAgents. Crédit Logement/CSA, pour sa part, rappelle que durant les deux phases précédentes de tensions sur les taux obligataires (au printemps 2013, puis au printemps 2015), les taux des crédits immobiliers n’ont pas répercuté plus du tiers de la hausse du coût des ressources obligataires…