Au 1er semestre 2016, les OPCI grand public ont recueilli près de 2 Md€ de nouvelles souscriptions nettes. C’est moins que les SCPI (2,45 Md€), qui elles même enregistrent une collecte historique, mais l’écart entre les deux formules phare de la pierre-papier se réduit. La collecte nette des OPCI représente 44,8% de l’ensemble de la collecte à fin juin 2016, contre 36,5% en 2015 et 21,7% en 2014…
Succès confirmé… Si les dernières statistiques ASPIM/IEIF attestent du dynamisme commercial des SCPI, elles constatent également la montée en puissance des OPCI grand public. Ces « petits-frères » des SCPI, apparus en 2008, connaissent eux aussi un succès foudroyant.
Explosion de la collecte nette – Jusqu’en 2013, le niveau de leur collecte reste anecdotique. Leur croissance devient plus significative à partir de 2014 (814 M€) mais surtout de 2015, où ils enregistrent un niveau de collecte (2,5 Md€) 3 fois supérieur à l’année précédente, et 8 fois plus élevé qu’en 2013. Le 1er semestre 2016 consacre cette tendance : avec une collecte nette de 1,993 M€, c’est un bond de 60% par rapport au 1er semestre 2015 qui est réalisé. Un succès qui s’explique en grande partie par l’adéquation entre le profil « rendement/risque » de ce support d’investissement liquide et éligible à l’assurance vie, et les besoins d’épargnants à la recherche d’un produit de substitution aux fonds en euros, dont les rendements s’érodent parallèlement à la baisse des taux. Un statut que les distributeurs de contrats utilisent d’ailleurs comme argument pour inciter les souscripteurs à sortir des fonds en euros, ou à se diversifier sur d’autres supports. Résultat : en dépit d’une progression elle aussi spectaculaire des encours des SCPI, les OPCI font désormais presque jeu égal, en termes de collecte, avec leurs ainées. La collecte nette des OPCI représente, à fin juin 2016, 44,8% de l’ensemble de la collecte. Contre seulement 36,5% en 2015, 21,7% en 2014 et 0,9% en 2008… En termes de capitalisation, les SCPI restent en revanche loin devant (plus de 40 Md€), contre un peu moins de 6,6 Md€ pour les OPCI.
Amundi creuse une nouvelle fois l’écart – Si les OPCI rencontre un succès croissant c’est aussi, on l’a dit, parce que les distributeurs et leurs fournisseurs poussent à la vente. Au 30 juin dernier, 8 sociétés de gestion étaient présentes sur ce créneau, une 9e venant tout juste de les rejoindre, ajoutant un 13e OPCI à l’offre existante. La société de gestion qui a le plus collecté au 1er semestre 2016, comme en 2015, est Amundi Immobilier. Avec une collecte nette de 1,2 Md€, majoritairement portée par son OPCI phare Opcimmo, elle totalise 56 % du total des souscriptions nettes, et recueille en six mois quasiment les mêmes encours que sur l’ensemble de l’année 2015 (1,49 Md€). C’est toutefois moins, en termes relatifs, que sur l’année 2015, où Amundi Immobilier s’était arrogée plus de 60% des souscriptions… En deuxième position, AXA REIM collecte un peu plus du tiers des capitaux captés par son concurrent (406 M€), mais réalise également, en un semestre, environ 60% de sa collecte annuelle 2015 (674 M€). BNP Paribas REIM, en 3e place avec 228,6 M€ de souscriptions nettes, fait beaucoup mieux que sur l’ensemble de l’année 2015 (45,2 M€). Les autres sociétés de gestion se partagent les 12% de souscriptions nettes restantes. Mais l’OPCI de NAMI-AEW Europe, qui est désormais distribué par le réseau des Banques Populaires, affiche une collecte très nettement supérieure à celle de l’année 2015 (111,2 M€ sur les six premiers mois de 2016, vs 8,6 M€ en 2015). D’une manière générale, toutes les sociétés de gestion enregistrent des scores plutôt supérieurs au rythme 2015. D’autres acteurs devraient prochainement les rejoindre : on attend notamment les lancements annoncés par Fiducial et Sofidy.
Frédéric Tixier
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