Perial lance le baromètre de l’épargne immobilière. La première édition montre que les épargnants français connaissent mal les véhicules collectifs de placement de cet univers, et les ressorts qui les animent. S’ils ne pensent pas naturellement à la pierre-papier, dans le contexte actuel de baisse des taux, ils sont en revanche très largement séduits quand on leur explique de quoi il s’agit.
Avec une collecte attendue de près de 4 milliards d’euros en 2015 – quatre fois plus qu’il y a sept ans – on pourrait croire les SCPI désormais largement plébiscitées par les épargnants. Le premier baromètre de l’épargne immobilière créé par Perial AM montre pourtant que la « pierre-papier » reste encore très mal connue des Français.
L’épargne immobilière mal connue
Le premier enseignement de ce sondage piloté par Opinionway montre que les Français qui plébiscitent l’investissement dans la pierre croient savoir ce qu’est l’épargne immobilière… mais qu’en fait ils sont peu nombreux à connaître effectivement les grands supports de cette épargne mutualisée, à la jonction de l’immobilier et de la finance, que sont les SCPI, les OPCI grand public et les foncières cotées en Bourse (SIIC). Les épargnants interrogés ont en effet du mal à les citer spontanément. Et si on leur demande s’ils connaissent ces solutions pour leurs placements, on voit se manifester l’écart entre leur perception de cette épargne et la réalité. Ils sont plus d’un répondant sur deux (52 %) à déclarer connaître ce type d’épargne, mais moins d’un tiers (31 %) se révèle capable de citer un véhicule de la pierre-papier (SCPI, OPCI, foncières, OPCVM immobiliers). Du coup, alors que les Français ressentent le besoin de réallouer leur épargne dans le contexte actuel de baisse des taux qui affecte les livrets bancaires et l’assurance-vie en euro, ils ne pensent pas naturellement à cet univers d’investissement. Avant de leur présenter les spécificités de celui-ci, ils ne sont que 2 % à y songer dans un contexte marqué par la prudence qui amène les épargnants à se replier vers des placements connus.
Carrefour entre l’immobilier et la finance
« Dans le domaine de l’épargne, les SCPI et les OPCI sont au carrefour entre l’immobilier et la finance », distingue Guy Marty, directeur de l’Institut de l’Épargne Immobilière et Foncière (IEIF) pour qui « c’est une grande qualité, mais c’était un handicap en matière de visibilité ». Selon cet expert, « ce premier baromètre révèle qu’un chemin considérable a été parcouru : l’association immobilier-finance est en train de devenir un ressort puissant, en particulier pour les nouvelles générations d’épargnants ». Il n’empêche que la méconnaissance des Français pour la réalité des véhicules d’investissement mis à leur disposition les empêche encore de bien saisir les caractéristiques de ces placements, ainsi que la nature du risque de ces produits de rente assis sur des actifs tangibles.
Explication pour acceptation
La donne devient très différente si l’on prend le temps d’expliquer les principaux ressorts des véhicules de placement de l’épargne immobilière. Dès lors, plus de la moitié des personnes interrogées se disent intéressées par ces produits. Ils sont même 28 % à les retenir dans le cadre de leur réflexion sur la réallocation de leur épargne. Les qualités mises en avant qu’ils accordent alors à l’épargne immobilière sont la sécurité et la préparation de la retraite, pré-requis qui figurent justement dans les principales motivations d’épargne des Français. Pour un répondant sur deux, la pierre-papier apparaît ainsi comme le produit retraite par excellence… « C’est trop beau pour être vrai » s’exclame spontanément l’un des répondants à l’enquête conduite par Opinionway, après qu’on lui a décrit la mécanique gagnante sur laquelle reposent les fonds immobiliers. Les auteurs de l’étude en concluent qu’il faut clarifier l’image de l’épargne immobilière afin de limiter le risque de confusion et celui d’auto-exclusion ressenti particulièrement par les épargnants qui jugent ce produit réservé aux plus fortunés.
Solide et tangible
Il convient en outre de rassurer les Français sur la solidité de l’épargne immobilière par opposition à d’autres types de placements plus volatiles et aléatoires. Il s’agit notamment de faire briller les atouts de la pierre-papier qui repose sur un placement tangible, compréhensible, déchargeant l’épargnant des soucis liés à la gestion d’un bien immobilier (loyers impayés, taux d’occupation…). Enfin, le désenclavement de l’épargne immobilière serait facilité par la mise en valeur de ce qui la différencie des autres produits en matière de sécurité et de performance, alors que les Français ont parfaitement compris la logique du couple risque/rentabilité. Éric Cosserat, président de Perial AM, a pour sa part bien compris la nature du défi que doivent relever les acteurs de la pierre-papier : « notre mission est d’informer les Français en faisant la pédagogie sur l’épargne immobilière, car c’est une forme d’épargne sûre, performante, régulière et accessible à tous ».