Le jeune fonds d’investissement alternatif, mêlant immobilier direct et investissement boursier, vise la création de valeurs par le recours à la dette plutôt que sur les plus-values de ses immeubles. Ses premières opérations sont pleines de promesses
La gamme des véhicules de la pierre-papier se développe sans cesse. Lafayette Gestion a fait le choix de la société anonyme simplifiée (SAS) réservée aux investisseurs qualifiés prêts à s’engager pour au moins 100 000 euros pour au moins cinq ans et idéalement pour une dizaine d’années. Cette forme de fonds d’investissements alternatif (FIA) offre une grande souplesse d’intervention pour la société de gestion qui vise des investissements opportunistes en veillant à obtenir un couple risque/rendement satisfaisant. La promesse faite aux souscripteurs du fonds Lafayette Pierre est une performance annuelle globale de 6 à 7 %, soit un doublement du capital en 10 à 12 ans. Celui-ci sera acquis essentiellement en plus-value alors que le dividende versé aux actionnaires visera à leur apporter un rendement ne dépassant pas 1 % de la valeur liquidative des parts.
Lafayette Gestion, qui vient d’obtenir en janvier dernier son agrément AIFM par l’AMF, a été fondé par Laurent Guize, précédemment directeur général de HSBC REIM (France), après avoir été analyste financier. Un parcours qui lui permet d’être tout autant légitime pour acquérir et gérer des actifs immobiliers que pour investir en Bourse sur les titres des sociétés d’investissement immobilier cotées (SIIC). C’est d’ailleurs sur cette dernière poche d’investissement qu’il vient de se faire remarquer en déclarant au début du mois avoir franchi le seuil de 5 % du capital de Sélectirente, un titre sur lequel il affiche déjà une confortable plus-value de plus de 20 % en seulement quelques mois. Il ne néglige pas pour autant ses investissements en direct dans l’immobilier pour lesquels il a jusqu’ici privilégié des cibles parisiennes. Ce qui conduit la politique d’investissement de Laurent Guize part du constat que l’immobilier tertiaire parisien s’appréciera peu au cours des prochaines années, mais que l’ingénierie financière et notamment le recours au levier de la dette à bon compte permettent de créer de la valeur. Néanmoins, Lafayette Pierre s’est fixé une limite de 50 de LTV (dette rapportée à la valeur du patrimoine). Les premières opérations signées sont situées rue du Faubourg-Saint-Honoré et rue Lafayette pour les emplacements les plus prestigieux mais également dans les dixième et onzième arrondissements de la capitale où Laurent Guize a déniché des opportunités pleines de promesses.
Pour l’heure, le développement de fonds accapare tous les efforts de la petite équipe de Lafayette Gestion où Laurent Guize a su s’entourer de talents glanés tout au long de son parcours professionnel. Ce sont les petits institutionnels qui sont visés pour des tickets de plusieurs centaines de milliers d’euros. Lafayette Gestion escompte passer de 25 à 30 millions de capital d’ici la fin de l’année pour disposer d’un actif de 50 millions d’euros en comptant les immeubles sous promesse. Autorisé à gérer des SCPI et d’autres fonds, il estime que le contexte n’est pas propice au lancement de ces derniers, mais son œil pétille quand il vous lâche : « j’ai déposé le nom de l’OPCI du Grand Paris ».
A noter que, du côté des commissions de souscription, Lafayette fait preuve d’originalité car si celles-ci s’élèvent à 8 %, 5 % restent acquis au fonds lui-même et non à la société de gestion comme c’est habituellement le cas
pierrepapier.fr