Les véhicules de la pierre-papier représentent plus de 60% du patrimoine immobilier français détenu par les grands investisseurs nationaux. Ce patrimoine, estimé à 350 Md€ fin 2017 par l’IEIF, est en progression de 4% par rapport à la fin de 2016.
La valeur des actifs immobiliers français détenus par des investisseurs professionnels est une nouvelle fois en progression. Selon la dernière étude de l’IEIF consacrée au patrimoine des grands investisseurs¹, elle s’établissait à 350 Md€ fin 2017, soit 4% de plus qu’à la fin de 2016 (335,6 Md€).
Recul des investissements
Cette progression, contrairement à l’an dernier (+6%), s’explique principalement par la hausse des valeurs vénales. Après deux années exceptionnelles, le volume des investissements accuse en effet en 2017 un recul significatif (26 Md€ vs 31 Md€ en 2016). Qui s’explique, comme le souligne Charles-Henri de Marignan, analyste senior à l’IEIF, « davantage par le manque d’offre structurel pour les produits recherchés que par le désintérêt des investisseurs ». Tous ne montrent toutefois pas le même appétit en matière d’acquisitions. Si les investisseurs étrangers reviennent en force sur le marché français (34% des engagements en 2017, contre 30% en 2016, et déjà 45% au 1er semestre 2018, selon l’IEIF), ce sont, parmi les opérateurs nationaux, les SCPI qui se sont une nouvelle fois taillé la part du lion l’an dernier. Avec près de 8 Md€ d’investissement en immobilier français, elles se placent devant les assureurs qui, avec 2,1 Md€ d’engagement dans l’immobilier, sont en régression par rapport à 2016 (2,3 Md€). Les SIIC, à 1,9 Md€, affichent également un niveau d’investissement lui aussi bien inférieur à celui des années précédentes (3,1 Md€ en 2016, 3,5 Md€ en 2015). En queue de peloton figurent les OPPCI et OPCI, avec au total 1,2 Md€ d’investissement en immobilier physique, qui, comme le rappelle Charles-Henri de Marignan, ne doit toutefois « pas représenter plus de 65% de l’ensemble de l’allocation de ces véhicules ».
Les véhicules de la pierre-papier, principaux détenteurs de l’immobilier d’investissement
Les véhicules de la pierre-papier (SIIC, OPCI et SCPI) restent de ce fait les principaux détenteurs du patrimoine des grands investisseurs nationaux. Sur les 350 Md€ évoqués précédemment, les SIIC en possèdent 94,2, les OPPCI (OPCI professionnels) et OPCI (OPCI grand public) 73,5 Md€ (dont 9,9 Md€ pour les OPCI), et les SCPI, 44,5 Md€. Soit, au total, plus de 60% de l’immobilier d’investissement en France, également détenus par les compagnies d’assurance et assimilées (29,6% ) et les autres institutionnels (9%). La part relative des véhicules non cotés (SCPI et OPCI) est d’ailleurs en progression : les OPCI passent de 20% à 22% de l’ensemble, les SCPI de 12% à 13%, tandis que la part des institutionnels diminue (11% en 2016). Si l’on ajoute les actifs étrangers également détenus par ces différents investisseurs, la part relative des véhicules de la pierre-papier augmente encore, notamment en raison de l’internationalisation plus avancée du patrimoine des SIIC (30%), des OPCI (45%) et, désormais, des SCPI (10%), de plus en plus présentes sur les autres marchés européens.
Frédéric Tixier
A propos de l’IEIF(i)
Créé en 1986, l’Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière est un organisme d’étude et de recherche indépendant qui met à disposition des décideurs immobiliers des outils de veille, d’analyse et de prévision. Il a pour vocation d’être un incubateur d’idées pour la profession et un cercle de réflexion des professionnels de l’immobilier et de la finance. L’IEIF s’articule autour de quatre pôles d’activité : les marchés immobiliers (Tertiaire et Logement) ; les fonds immobiliers non cotés (SCPI-OPCI) ; les fonds immobiliers cotés (SIIC-REITs) ; le Club Analyse et Prévision.
(i) Cette information est extraite d’un document officiel de la société