Icade et Mercialys viennent de placer avec succès de nouvelles émissions obligataires sur les marchés, tandis que Foncière Inea a procédé au lancement d’un placement privé « green ». Les foncières continuent donc de profiter d’un environnement de taux toujours favorable.
Icade, la foncière promoteur contrôlée par la Caisse des Dépôts, a ouvert le bal. Suivie, à un jour d’intervalle par Mercialys, la spécialiste des centres commerciaux, puis de Foncière Inea, positionnée sur le secteur de l’immobilier de bureaux neufs en régions. Ces trois foncières auront au total récolté 1 Md€ sur les marchés obligataires cotés et privés.
Des conditions de marchés toujours favorables
Icade a procédé le 19 février à une émission obligataire de 600 M€ assortie d’un coupon de 1,625% (soit 65 points de base au-dessus du taux de référence), à un taux légèrement supérieur à celui obtenu lors de son dernier appel au marché, en septembre dernier. L’opération est associée au rachat de trois souches obligataires existantes de 500 M€ chacune. Elle devrait permettre une amélioration du coût moyen de la dette (1,59% à fin 2017) et d’en allonger la maturité (6,5 ans à fin 2017). Selon le bureau d’analyse Invest Securities, elle aura un « impact positif sur le résultat récurrent 2018 », tout en générant un coût de rachat sur les souches existantes « qui ne sera visible qu’en résultat exceptionnel ».
Placement « green »
Mercialys, de son côté, a placé 300 M€ à échéance 2026 (8 ans) au taux de 1,8%. Le produit de l’émission servira aux besoins courants, mais surtout, en complément au placement privé de 150 M€ réalisé en septembre 2017, à rembourser une souche existante de 479,7 M€ arrivant à échéance en mars 2019. L’opération conduit là aussi à abaisser le coût de la dette de la foncière et à en allonger sa maturité. Toutefois, comme le souligne Invest Securities, « les effets positifs de ce refinancement ne seront visibles qu’en 2019, année de nette réduction des frais financiers ». Enfin, Foncière Inea réalise quant à elle un placement privé de 100 M€, arrangé sous la forme d’un Euro PP « green »[1]. L’opération a fait l’objet d’une revue externe attestant de son caractère « vert et responsable » et de son alignement sur les green bonds principles. « Les fonds sont destinés à l’acquisition d’immeubles de bureaux neufs en régions ayant un impact positif en termes de développement durable, avec une labellisation green », précise le communiqué de la foncière.
Frédéric Tixier
[1] L’Euro-PP (Euro Private Placement), ou placement obligataire privé en euro, créé en France en 2012, a pour objectif de contribuer au financement des ETI (entreprises de taille intermédiaire)