Alors que les ventes au détail « à investisseur » – celles réalisées dans le cadre du dispositif Pinel pour l’investissement locatif – enregistrent une croissance de 12,9% depuis le début de l’année, les quatre SCPI Pinel aujourd’hui agréées, et toujours en cours de commercialisation, font presque carton plein. Au 31 mars dernier, elles annonçaient une collecte proche de 87 M€. Certaines ont déjà procédé à une augmentation de leur capital statutaire. D’autres ont réalisé leurs premiers investissements.
Les chiffres de la construction ne sont pas au beau fixe, mais la situation continue de s’améliorer. Les dernières statistiques livrées par la Fédération des promoteurs immobiliers de France (FPI) font état d’une progression des autorisations de construire délivrées au cours des 3 derniers mois (de février à avril) de +10% par rapport à la même période de 2015.
Embellie sur les ventes à investisseurs – Sur les 12 derniers mois, la hausse ressort à +7,4%, avec 396 500 permis délivrés. L’embellie est toutefois plus timide côté mises en chantier. Après avoir atteint un point haut en février 2016 (+5,5%), l’indicateur se contracte sensiblement depuis 2 mois. Côté ventes, la progression est en revanche nettement plus sensible. Au cours du 1er trimestre, elles ont progressé de 14,7% (30 804 unités), portées par la croissance des ventes au détail (+16,6%) et à par la reprise des ventes en résidences services (+32,1%). Et parmi les ventes au détail, les ventes dites à investisseur (celles réalisées dans le cadre du dispositif Pinel pour l’investissement locatif) enregistrent une croissance de 12,9% (12 262 logements supplémentaires). « Des chiffres qui montrent que le dispositif actuel répond aux attentes », et que « la FPI ne peut que se féliciter de l’annonce par le Président de la République de la prolongation pour un an du dispositif Pinel », explique en conséquence la Fédération dans l’un de ses derniers points presse.
SCPI, l’objectif de 100 millions d’euros de collecte est presque atteint – Les 4 SCPI qui se sont lancées l’an dernier sur la thématique du Pinel font eux aussi carton plein, ou presque. Selon les données communiquées par les sociétés de gestion dans leurs derniers bulletins trimestriels, les 4 produits concernés auraient collecté près de 87 M€ à fin mars. La plus dynamique de l’échantillon, Ciloger Habitat 5 (Ciloger), qui avait déjà fait jouer sa clause de sur-allocation en février dernier, a même prévu une nouvelle augmentation de son capital statutaire, pour le porter à 83,5 M€. A fin mars, elle annonçait 33,9 M€ de capitaux déjà collectés, soit « 80% de la collecte maximale » alors autorisée. Allianz DomiDurable 3 (Immovalor Gestion) fait quant à elle état d’une collecte de 24,3 M€ à cette même date, soit quasiment l’intégralité des souscriptions autorisées. Quant à MultiHabitation 9 (La Française) et Urban Vitalim (Urban Premium), elles affichaient des collectes de respectivement 16,1 M€ et 12,4 M€, des niveaux légèrement en deçà de leurs objectifs initiaux (de respectivement 22,33 M€ et 13,17 M€). Urban Vitalim a d’ailleurs décidé de proroger jusqu’au 31 décembre 2016 sa période de collecte, initialement fixée au 27 mai. L’objectif de 100 M€ de collecte risque donc bel et bien d’être atteint…
Premiers investissements finalisés pour certaines SCPI – Ciloger Habitat 5 n’a visiblement pas encore réalisé d’acquisitions. Elle précise que la société de gestion « a engagé des recherches d’investissements auprès des promoteurs immobiliers et que des dossiers sont d’ores et déjà à l’étude ». Tout comme Multihabitation 9, qui annonce que « les premiers investissements pourraient être signés au cours du 1er semestre 2016 ». Urban Vitalim a en revanche déjà procédé à deux acquisitions, l’une à Nancy (7 logements et 1 commerce) pour un total d’environ 475 000 €, l’autre à Bordeaux (immeuble de 3 étages en centre-ville), et étudiait une opération sur Compiègne. Quant à Allianz DomiDurable 3, son portefeuille comprenait au 31 mars dernier deux actifs, l’un à Boissy-Saint-Léger (1,63 M€), l’autre à Franconville (1,05 M€), ce dernier n’étant livrable qu’au cours du 1er trimestre 2017.
Des stratégies d’investissements différenciés – Pour mémoire, des 4 SCPI Pinel présentes sur le marché, seule Urban Vitalim a choisi de miser en partie sur la réhabilitation d’immeubles en centre-ville. Sa politique d’investissement est en effet « principalement tournée vers la réhabilitation d’immeubles anciens et la transformation de bureaux en logements ». Urban Vitalim pourra également se porter acquéreur d’immeubles neufs ou en état futur d’achèvement (VEFA). Un créneau exclusif pour les trois autres SCPI, dont les critères géographiques sont également assez similaires : toutes privilégient la zone A bis (Paris et 1re couronne parisienne) et A (2e couronne parisienne, Lyon, Marseille, Nice, Lille), ou les autres grandes métropoles régionales. En matière de réduction d’impôt et donc de durée de détention, Urban Premium a opté directement pour les taux et durées maximum : 21 %, assortis d’un engagement de détention d’au moins 12 années, auxquelles il convient d’ajouter 2 ou 3 années supplémentaires couvrant les opérations d’acquisition et/ou de travaux, en amont, et de cessions, en aval. Ciloger et Immovalor Gestion ont choisi quant à elles le taux de 18 % (9 ans d’engagements minimum), et La Française AM laisse le choix aux souscripteurs.
Frédéric Tixier